Malgré une série de blessures en Février/Mars et des séances de kinés (afin de tester la sécurité sociale Canadienne et non pas parce que je vieillis ;)), j’ai pu reprendre la course à pied début Avril :

• embrassade d’arbre en Snowboard avec le bassin ;
• élongation de la cuisse gauche ;
• tendinite du talon d’Achille droit (manière d’équilibrer).

Le but étant de se motiver à courir avec pour objectif d’avoir la santé pour attaquer la saison de VTT et en particulier de pouvoir suivre les copains dans le désert des États-Unis.

La course reste la même que les années passées ce qui est pratique pour comparer les temps et j’ai pu battre mon dernier record avec 51:31, le tout sans douleur au genou ou à la cuisse (toujours un peu à la cheville mais rien de bien grave).

Le challenge

Un défi personnel car après l’apparition d’une douleur au genou gauche de plus en plus fréquente l’été dernier j’ai découvert que je souffrais du syndrome de la bandelette ilio tibiale ou communément appelé syndrome de l’essuie-glace («ITBS» in English ;)) assez courant chez les coureurs. La raison principale (dans mon cas je suppute) est liée à la pratique intensive d’un mixe de course à pied sur surface en devers, de longues descentes en randonnée et de descentes techniques en VTT (c’est à dire constamment sur les appuis sans contact avec la selle). J’ai maintenant des étirements à faire régulièrement pour éviter ça.

La nouvelle paire

Vu que mes chaussures ont quelques années et pas mal de Kms, j’ai décidé de les changer afin d’éviter de retomber sur cette sensation de genou «rouillé».

Évidemment je m’y prends 1 mois avant la course en me disant que j’allais m’entraîner sérieusement pendant cette période vu que cet hiver j’ai passé plus de temps sur les pistes de Ski qu’à courir autour de chez moi. Après moult essais chez un spécialiste, je suis parti sur les mêmes chaussures mais le nouveau modèle que j’avais déjà suite au conseil du vendeur et j’ai bien senti qu’au niveau amorti et confort c’était le jour et la nuit. Malheureusement, les premières sessions ont été douloureuse, je me rappelle que c’était déjà le cas lorsque j’avais acheté ma première paire de running. Après une semaine et l’utilisation d’une balle de tennis pour détendre la voûte plantaire ça allait mieux même si j’avais tendance à compenser en courant vers l’intérieur du pied pour éviter les douleurs.

Cette année le capteur est sur le dossard et non pas à accroché à la chaussure :

La vidéo

Au lieu de décrire ce que c’est que de courir avec 48 904 personnes, j’y  suis allée avec ma GoPro. J’ai utilisé le harnais ce qui n’est pas top au final car ça bouge beaucoup mais l’utilisation de filtre de stabilisation (pas terrible mais indispensable) et du stop motion permet d’avoir une idée du beau bordel que c’est. En effet, les gens sont sensés marcher ou courir lentement à droite et courir rapidement ou doubler à gauche mais vous aller voir que c’est pas le cas d’où ma technique trottoirs et autre zone moins occupé. Je suis parti dans les derniers de mon groupe, les écolos verts (chrono de moins d’une heure), car je suis arrivé tard volontairement pour éviter de me les geler (ciel couvert et environ 10°C) mais vu les gens que je double pendant les premiers Kms il n’y avait pas que du vert !

J’ai mis le live que j’ai écouté en bande son mais je peux déjà vous annoncé que c’était plus long que 45 minutes et 33 secondes :).

Le tracé

Je suis arrivée avec 17 secondes de plus que l’an dernier (53:59.9 au chrono officiel, 54:17.0 à ma montre), je vais mettre ça sur le compte du poids de la GoPro et des chaussures pas adaptées à mon pied :p. En effet, j’avais un peu de mal à marcher après car j’ai bien donné sur la fin (un peu trop tôt cela dit), je suis donc retourné au magasin pour les échanger contre une paire vert fluo façon Kawasaki mais qui envoit du gros, un peu moins d’amorti certes mais un très bon confort et plus de légèreté, parfait pour faire un meilleur temps l’an prochain en s’entraînant sérieusement cette fois-ci plus de 2 semaines à l’avance.

L’organisation

Le beau temps était au rendez vous mais il faisait plutôt froid (5°C au départ à l’ombre des grattes ciels et environ 10°C à l’arrivée) avec un léger vent. Du coup, je suis parti de l’appartement pour rejoindre le départ à pied avec :

• un collant long ;
• un haut manches longues assorti avec mitaines intégrées ;
• un polaire ;
• un bonnet des Canucks ;
• mes chaussures de running ;
• ma montre Cardio GPS ;
• mon lecteur MP3 ;
• une banane et une bouteille d’eau pour l’attente.

Je suis arrivé dans la masse humaine à 8h40 en trottinant pour me réchauffer, le départ officiel étant à 9h pour le groupe dit Seeded (têtes de série). Moi je partirais plus tard car je suis dans le groupe des verts (temps estimé entre 49 minutes et 1 heure). Le découpage en groupes permet d’avoir plusieurs départs et ainsi d’éviter la congestion et les gênes occasionnées quand les rythmes ne sont pas les mêmes. Les villes américaines en damier sont bien pratiques pour ce genre de départ comme on peut le voir sur cette image :

Afin de pouvoir chronométrer avec précisions ces quelques 50 000 personnes, ils fournissent une système de puce RFID avec une ligne de capteurs placée sur les lignes de départ et d’arrivée. Il faut donc accrocher la puce appelée ChampionChip sur une des chaussures, comme j’ai fait ici :

Le bûcheron de base supporte très bien le froid puisque moi je me caille alors que je suis un des rares à avoir un bonnet et mes mains dans le polaire tandis que certains sont en short et T-Shirt ! Nous avons droit à un speech du Maire ainsi qu’à de la musique pour bouger et donc se réchauffer.

Quelques secondes avant chaque départ, il est possible de voir au loin des jets de vêtements sur les trottoirs (voir certains dans les arbres). En effet, il y a deux possibilités en venant couvert à la course. Premièrement utiliser une partie détachable du dossard et 5 $ pour déposer un sac de vêtements qui sera transporté à l’arrivée. Deuxièmement, jeter les affaires sur les côtés qui seront récupérées par la Salvation Army (les restos du cœur d’ici) pour les plus nécessiteux. J’ai donc pris la seconde option avec mon polaire que je ne porte plus depuis le lycée, j’espère qu’il servira à quelqu’un :

Le départ

À 9h17 ça commence à avancer et je franchis la ligne à 9h20. Ça commence par une descente d’un peu plus d’1 km au milieu des buildings, c’est pas évident de trouver son rythme avec la populasse en particulier avec ceux qui doublent en se faufillant et ceux qui galèrent (déjà) en marchant surtout que le GPS chie dans la colle et m’affiche un 22 km/h, la proximité des buildings et  des autres cardios ne doit pas y être pour rien. Au bout de quelques foulées, je ressens une légère contraction au mollet droit, vous voyez le genre de sensation qui annonce une crampe :(. Je détends le muscle comme je peux en continuant à courir, heureusement ça ne donnera pas lieu à une crampe et je pense que c’est lié à ma position lors de l’attente ainsi qu’à la température fraîche du matin.

Il y a quelques personnes qui marchent n’importe où certains avec des dossards verts et d’autre blancs (alors qu’ils sont sensés être dans la vague suivante). Beaucoup ne respectent pas les règles de circulation, à savoir marcher ou courir lentement à droite et courir/doubler à allure soutenue à gauche. Du coup il faut régulièrement regarder dans le rétro puis zigzaguer, l’utilisation du trottoir est pas mal car c’est rare qu’il y ait des boulets dessus (XP +1).

Nous aurons droit aux jolies camions des pompiers à English Bay à cause d’un feu dans un appartement qui fumait encore pas mal quand je suis passé. C’est étonnant de voir cette immense foule fourmillante couvrir une large avenue ou un pont. Lors des descentes on ne voit pas le bitume même au fond uniquement les couleurs des maillots, c’est pas comme les raids en VTT que j’ai l’habitude de faire où il est facile de se perdre tout seul dans la pampa !

Tout au long du parcours, il y a pas mal de supporters qui encouragent et qui tendent la main pour un High five. Également au programme des groupes de musique et des DJs régulièrement sur les côtés, pas forcément utile pour moi car je consomme ma propre musique mais c’est sympathique dans l’esprit. Pour une fois je suis le seul habillé avec du Kalenji vu qu’il n’y a pas de Décathlon ici. Je me suis arrêté une fois sur le Burrard Bridge afin de relacer une de mes chaussures, la prochaine fois je ferais un double nœud comme les gamins (XP +1). J’ai également tenté de boire une verre d’eau en courant et ben ce n’est pas évident du tout.

Le tracé

Et une belle vidéo de l’évènement par Henry Low pour se rendre compte de la marée humaine (je suis sur la vidéo à 46 s en noir avec un bonnet bleu et blanc au second plan sur le côté droit, bon courage pour me retrouver :D) :

Click here to view the video on YouTube.

L’arrivée

Malgré le rétrécissement de la chaussée sur la fin et la présence de boulets, j’ai pu faire un sprint pour l’arrivée où j’ai tout donner (187 BPM au franchissement de la ligne). Mon temps officiel est de 0:53:41 (0:53:37 à la montre) pour une distance de 10,17 Km ce qui fait une moyenne de 11,4 Km/h soit la position 5739 sur 49365 (dont 30% marchent je pense) ce qui est pas trop mal pour ma première course à pied pure. C’était assez intense car ma moyenne cardiaque est de 173 BPM et je pensait que le parcours allait être un peu plus plat. J’avais un rythme trop soutenue au départ ce qui m’a empêché de descendre en dessous des 165 et le cassage du rythme lié aux faufilages et autres évitements (pratique aussi cela dit pour imposer une petite récup) n’a pas aidé à récupérer.

Au final je me suis bien régalé, un très bon challenge dans d’excellentes conditions, le tout dans un esprit convivial, je serais de nouveau là l’année prochaine pour faire mieux. Dernier détail, je trouve que 50 $ pour les frais de participation c’est cher mais une partie de l’argent sera versée à des causes humanitaires. Le retour à l’appartement ne fût pas difficile puisqu’en fait l’arrivée est à quelques dizaines de mètres de la résidence comme on peut le voir sur ces photos :

Dans quelque semaines c’est le Marathon de Vancouver mais là ce n’est plus le petit tour dominical, un jour peut être.

Voici donc la boucle en question qui est très agréable et pas tout à fait plat à cause des ponts (9,15 km) :

Le gros avantage c’est que c’est praticable si on est équipé correctement même quand il pleut puisqu’ici la pluie est longue mais pas très violente. Et l’autre plus c’est la possibilité de courir à la nuit tombée puisque une bonne partie du Seawall autour de False Creek est éclairé et c’est plutôt jolie le soir avec les buildings éclairés avec les reflets sur l’eau :

Autre boucle mais cette fois-ci au Stanley Park (Seawall toujours, 9,76 km), il faut prendre la voiture car c’est pas tout proche et payé le parking qui est de 2,5 $ par heure :

Voilà des parcours au bord de la baie et où l’on voit les montagnes enneigées c’est quand même plus sympa que faire 9 fois le tour du Lac de Labège et c’est parfait pour s’entraîner pour le Vancouver Sun Run.